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histoire civile et religieuse

  • Brillon en émoi

    Après la capitulation de Napoléon III à Sedan , le 2 septembre 1870 , la guerre est perdue , c’est la fin du second Empire . A Paris , le peuple acclame la République , un gouvernement de défense nationale est présidé par le général TROCHU . Le 19 septembre , les troupes Prussiennes encerclent Paris . Le premier service postal aérien en ballon est établi entre Paris assiégés et la province . Entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871 , soixante-six ballons postes ont quitté la capitale , transportant 2.500.000 lettres , pesant 11.000kg . C’est l’épopée de l’ un d’eux que je vais vous conter : Le 14 octobre 1870 , à la gare d’Orléans , aujourd’hui gare d’Austerlitz , entre 9h 45 et 10h du matin s’envole le GODEFROY-CAVAIGNAC , propriété de l’administration des postes . Dans la nacelle , ont pris place l’aéronaute Mr GODARD père GodardPére.jpg, Mr de KERATRY membre du gouvernement de la défense nationale et son secrétaire Mr SPULLER . Ils emportent également 300kg de dépêches et six pigeons  . Après avoir parcouru quelques 336km , le ballon cherche à atterrir . C’est à ce moment là que la population de Brillon est mise en émoi et se dirige en foule vers la ferme de la BENOYERE (ferme St-Michel) , écart de Brillon . kertatry-portrait.jpgLa cause de ce remue-ménage est ce ballon qui vient de passer au-dessus de Brillon et qui cherche à opérer sa descente , demandant assistance pour l’aider et faciliter son périlleux atterrissage  Ayant passé au-dessus de Bar-le-Duc , alors occupé par l’ennemi , nos hardis aéronautes se rendent compte du danger et ne se soucient guère de tomber dans les griffes Prussiennes , ce qui rendrait non seulement leurs peines et les dangers courus inutiles , mais leurs personnes ainsi que les dépêches dont il sont porteurs pourraient prendre une autre direction que celle initialement prévue . Après bien des évolutions , marches et contremarches , l’ancre ne voulant pas mordre , les habitants accourent à l’appel des aéronautes , finissent par avoir raison de l’immense machine et l’amènent à terre , où aussitôt parvenue , c’est à qui mieux-mieux fait les plus belles entailles dans ses flancs  pour hâter l’expulsion des gaz et en même temps pour faire disparaître le plus vite possible toute trace de descente . Ce qui donne tant d’ardeur aux  habitants pour enlever tout ce qui est à terre , c’est que comme il a été dit plus haut , Bar est envahi , les allemands ont aperçu le ballon et se sont mis à sa poursuite , et n’ont quitté la dite poursuite qu’à deux kilomètres à vol d’oiseau du lieu d’atterrissage , endroit qui leur est impossible de préciser grâce à la forêt du haut-juré . Les passagers du ballon , lâchent leurs pigeons voyageurs et remettent leurs dépêches en bonnes mains , se dirigent sur Haironville et de là gagnent Chaumont , laissant à Mme X .. , directrice des postes à Saudrupt , le soin de faire parvenir les lettres .818_001.jpg Deux habitants de Brillon , qui se rendaient au bois chercher leurs fournitures avec une charrette et un cheval , MM Adolphe CHODORGE entrepreneur de maçonnerie , et Firmin CHODORGE menuisier , sont réquisitionnés avec leurs voitures pour ramener les dépêches à Brillon et les mettre en sûreté en attendant les ordres de la directrice des postes , prévenue par un express . Cette dame , aussitôt rendue pour procéder à la diffusion des lettres , reconnaît que l’opération est impossible pour une personne seule , surtout à proximité de l’ennemi comme elle l’est , et se résout de les expédier sur Chaumont , non occupé . En conséquence , après avoir préparé des passeports et les papiers nécessaires pour trouver aide près des municipalités situées sur le trajet , elle se met en devoir de trouver les hommes nécessaires . Les deux hommes qui acceptent de rendre les dangereux colis à destination sont encore nos deux braves Brillonnais . Séance tenante , posant à terre les cinq sacs de dépêches , il se mettent en devoir de préparer leur expédition ; Après avoir étendu un lit de paille très propre sur la voiture , ils déposent les cinq sacs sur lesquels ils remettent un autre lit de paille , ainsi que sur les cotés , et par-dessus le tout , une couche de fumier , pour donner le change en cas de rencontre fâcheuse . Et hue cocotte , les voila partis à cinq heures du soir . La nuit les trouve à peine à quatre kilomètres du pays , un marche en éclaireur , avec sa fourche , l’autre conduit le cheval à tour de rôle , s’arrêtant à l’entrée des villages ; l’un garde la voiture pendant que l’éclaireur , après avoir frappé à bon nombre de portes et pour cause , personne ne répond  craignant voir apparaître une barbe rousse , fini par trouver un habitant un peu plus luron que les autres qui , par l’entrebâillement d’une porte ou de derrière les volets , le renseigne tant bien que mal , si l’ennemi est signalé  , car s’il tombe sur une patrouille allemande , ce n’est pas la légère couche de fumier qui les eut sauvés , le fumier ne se conduit pas à deux heures du matin . Enfin ils arrivent à Joinville où la garde nationale , sous les armes , les arrête et les conduit au poste , sur leur demande , et où Mr le Maire leurs distribue des vivres pour se réconforter , n’ayant pas mangé depuis la veille à midi . Il est quatre heures du matin . On attelle un cheval frais à la charrette et les voilà en route pour Chaumont , où ils arrivent dans la matinée , heureux d’avoir mené à bien leur entreprise , heureux de penser que par leur courage une multitude de lettres allaient rassurer des milliers de famille en proie à des transes mortelles au sujet d’êtres qui leur sont chers . Après avoir été comblés d’éloges et chaudement félicités par Mr le directeur des Postes , par Mr le Préfet , Mr GODARD veut récompenser nos deux héros en leur offrant une somme d’argent ; mais l’un d’eux lui répondit «  ce que nous avons fait , et ce que nous sommes encore prêts de recommencer , ce n’est pas pour de l’argent , nous n’avons fait que notre devoir  » . Quel bel acte de courage et de patriotisme .

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    Notes : la partie majeure de cette article est tirée d'un article de l'Indépendance de l'Est du lundi 8 et mardi 9 février 1897. On peut également consulter les sources suivantes : Recueil des dépêches télégraphiques officielles publiées pendant la durée de la guerre 1870-1871, Morlaix, typographie de J Haslé, 1871, page 56. Le Petit Journal du mercredi 19 octobre 1870. Les Allemands à Bar-le-Duc et dans la Meuse 1870-1873, par M J-J Laguerre, Bar-le-Duc, 1874, page 131. Les ballons montés, éditions Aramis, 2003.

  • 1914 - 2014, 100 ans

    Brillon en 1914.

    La commune en 1914 compte 565 habitants et 174 électeurs. 200 maisons pour 181 ménages suivant le recensement de 1911.

    L'instituteur est Eugène Contant (depuis 1912) et l'institutrice est Marie Hornust (depuis 1906) assistée de Melle Faratte. Le curé est Emile Lejeune (depuis 1884), les gardes forestiers sont Bougeat et Jacquot, la sage femme est Ladie Gourel.

    21 sapeurs pompiers sont sous les ordres du lieutenant Paul Chodorge

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    Les professions rencontrées sont : aubergiste, boucher, boulanger(3),  bourrelier(2), bucheron, cantonnier, carrier(13), charpentier(3), charron(2), coquetier(5), cordonnier(2), couturière(5), cultivateur(80), débitante, distillateur, domestique(3), domestique agricole(2), épicière(6), ferblantier(2), forgeron(3), garçon boulanger, garde champêtre, garde forestier(2), gardienne de petit enfants, infirmière, instituteur(3), jardinier, journalier(9), lingère, maçon(7), maitre carrier, manœuvre(5), marchand de faïence(2), marchand de petit porcs, maréchal ferrant(4), menuisier, modiste, papetier, peintre(2), rentier(4), repasseuse, retraité(3), sage femme, scieur de long(3), tourneur, tourneur en bois, vannier ambulant(2) et voyageur de commerce . source: recensement de 1911.

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    Suite aux élections des 5 et 12 mai 1912, suivie de l'élection du maire et de l'adjoint le 19 mai 1912, la municipalité est ainsi composée : maire, Jules Camille Heuillon, adjoint, Arthur Heuillon, conseillers, Achille Thémelin, Paul Arthur Martin, Alcide Chodorge, Alix Drouot, Gaston Émile Chodorge, Arthur Thirion, Paul Adolphe Chodorge, Jules Henri Davenne. Tous sont cultivateurs à l'exception d'Achille Thémelin maréchal ferrant et Arthur Thirion maitre maçon.

    Ainsi est la vie du village en ce début d'août 1914.

  • Presbytère .... fin

    On ne connais pas la date exacte de l'établissement d'un presbytère à Brillon, on sait seulement que la cure fût érigée vers 1660. Les quelques renseignements écrits nous sont fournis par quatre plans. Un plan du 27 sept. 1836, dans lequel une adjudication est faite pour l'extraction de mine de fer dans le jardin.

     

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    Deux autres datés du 20 mars 1838 & 30 mars 1838 concernent d'importants travaux, dont la rectification de la remise permettant l'élargissement de la rue du Montiers (actuelle rue Monsieur). Le quatrième daté du 4 mars 1865 modifie l'agencement de quelques pièces.

     

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    Une plaque de plomb (200*120mm) rappelais que la première pierre a été posée par monsieur François Chatourelle curé de Brillon et monsieur Cordier maire - Morel entrepreneur le 4 août 1838.

     

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    Suite aux événements de juin 1940 dans le bois du chêne, et à Montplonne, des soldats allemands lancent des grenades incendiaire dans les maisons, ce qui provoque la destruction par le feu du presbytère. Jusqu'a sa reconstruction en 1952 il est provisoirement installé dans l'ancienne maison de M Ulysse Chodorge.

     

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    Cette bâtisse moderne accueillera successivement cinq prêtres avec logement et salle de catéchisme. Durant les travaux du complexe mairie-école, elle servira de mairie et abritera une classe. Ensuite le logement sera rénové et loué à un particulier, la salle de catéchisme servira de salle de réunion pour les associations. Janvier 2013 le bâtiment est démoli et fera place à une maison de la petite enfance de la Codécom.

    Visionnez l'album de la démolition.

  • Liste des soeurs & institutrices de 1760 à 1976

    1760 - sœur Marguerite MICHEL.

    1766 - sœur J MERIONVILLE.

    1848-67 - sœur ANTOINE et sœur THEOPHANIE.

     

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    1868-75 - sœur CAROLINE.

    1876-83 - sœur LEONIE.

    1884-89 - sœur PIERRARD, sœur THERESE, aide à l'école maternelle.

    28/4/1889 - installation de Mme LAHAYE, sœur St JEAN, institutrice.

    1890 - sœur MONIN.

    1905-30 - Marie HORNUST, directrice des filles,

                    adjointe Mlle FARATTE, Mlle OZARD.

     

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    1916-19 - Maria GOEURIOT.

    1936-43 - Mme GRESYL.

    1945-65 - Mme GUILLEMIN.

    1949-50 - Mlle SUCCORD.

    1950-54 - Mme CHRISTOPHE.

    1954-55 - Mlle MOUROT.

    1955-65 - Mme LEFEBVRE et Mme JACQUES.

     

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    1966 - Mme NICOLAS

    1967-79 Marie France BROGGI.

    1971 - Catherine CLAUDE, remplaçante

    1971-72 - Nicole GILLE, remplaçante

    1972-73 - Roseline PIQUET, remplaçante

    1973 - Edith DEDIN, remplaçante

    1975-76 - Bernadette MUSSET

  • Liste des Instituteurs de 1690 à 1976

    1690-1705 - François HERMENT.

    1710 - Claude BIDAUT, recteur d'école.

    1715 - Nicolas BIDAUX.

    1735-1753 - Laurent GOUREL, recteur d'école. les Habitants demandent sont départ en 1740, et pourtant il restera jusqu'à sa mort en 1766.

    1753 - Joseph VIGNON.

     

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    1759-60 - J GIRARD.

    1766 - Laurent GOUREL.

    1769-94 - Michel THEMELIN, né à Brillon en 1749, marié à Brillon le 30 janvier 1771 avec Anne CHODORGE.

    1821 - Claude DULPHY.

    1830 - Pierre Jean LECLERE, époux de Marie Justine DUPONT.

    1848-63 - Mr GUERNARD.

    1864-70 - Mr MACART.

    1871-84 - Michel Eugène LAHIRE.

    1871 - Désir Isidore LEPRETRE, instituteur adjoint.

    1885-92 - Marcel Joseph LAURENT.

    1892-1900 - Eric POINCIGNON.

    1900-1912 - Jean Hyacinthe ROBINET, directeur de l'école des garçons.

    1912-1914 - Marie Amand Eugène CONTANT, né le 13 juillet 1882 à Seigneulles d'Amand et Marie Herminie VIARDIN. Mort pour la France entre le 2 et le 6 juillet 1915 au bois de la Gruerie.

     

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    1919-1936 - Gabriel PERIGNON.

    1936 - Mr GRESYL, mort en déportation en 1943.

    1945-1964 - André GUILLEMIN.

    1964-1967 - Mr BRIET, Mr JACQUES.

    1966-1976 - Claude BROGGI.

    1967-1971 - Jean PURSON.

    1971-1975 - Francis MAIRE.

    1975-76 - Mr MUSSET.

  • Une carte du 21 mai 1916

    Cette carte est composée d’une carte postale de Bar-le-Duc représentant la rue Rousseau et la ville haute. Sur celle-ci est collée une photo représentant l’expéditeur de la carte et un autre soldat sur leur lieu de repos. L’expéditeur est Jules Henri Davenne né à Brillon le 31 janvier 1882 fils d’Anatole et Céleste Mattrat. La carte est datée du 21 mai 1916, soit 3 mois jour pour jour du début de la grande offensive de Verdun. Elle est adressée à sa nièce Gabrielle Drouot de Brillon.

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    Voici le contenu de cette lettre : je t’adresse la vue de notre cagna. Je pense que ce soir si j’étais à Brillon, en ce moment je serais entrain de boire un coup au presbytère. En espérant que ces jours heureux reviendront reçois pour tous trois mes meilleures amitiés. Jules Davenne.

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    Jules Davenne fut maire de Brillon de 1925 à 1947. Il joua également pendant de longues années de l’harmonium à l’église.

  • L’épidémie de choléra morbus à Brillon en 1832.

    En ce temps de pandémie de grippe H1N1, je vous propose de vous parler d'une autre pandémie survenue en 1832. Revenant en Europe, de Londres le choléra, traversant la Manche sans envahir aucune contrée, vint droit à Paris, où il se déclara le 26 mars 1832. Il atteignit le département de la Meuse, le 21 avril. L'arrondissement de Bar-le-Duc fut celui où il y eut le plus de malades et de morts, proportionnellement à sa population. Il y eut un malade sur 10 habitants, et un mort sur 29. Soit 9695 malades et 3530 morts durant l'épidémie, l'arrondissement de Bar-le-Duc eut à lui seul 7777 malades et 2822 morts. Pour Brillon nous n'avons malheureusement que le chiffre des décès soit : 69 victimes. A cette occasion un nouveau cimetière dut être établi, c'est l'actuel sise rue des Vignes. Le maire de l'époque, François Cordier et le curé, François Guériot furent mis à rude épreuve, car le 1er décès fut constaté le dimanche 27 mai 1832, le 69éme le 17 juillet, soit 52 jours plus tard. La répartition fut la suivante :

    Semaine du 27 mai au 2 juin : 2 victimes.

    Semaine du 3 au 9 juin : 1 victime.

    Semaine du 10 au 16 juin : 4 victimes.

    Semaine du 17 au 23 juin : 13 victimes.

    Semaine du 24 au 30 juin : 33 victimes.

    Semaine du 1er au 7 juillet : 10 victimes.

    Semaine du 8 au 14 juillet : 4 victimes.

    Semaine du 15 au 21 juillet : 2 victimes.

    Le pic de d'épidémie fut le 26 juin avec 11 victimes dans la journée.

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    Les 69 victimes étaient réparties ainsi : 40 femmes et 29 hommes. L'âge moyen au décès était de 49 ans, avec une amplitude de 1h à 87 ans. 55 étaient des personnes mariées.

    La répartition suivant les âges était la suivante :

    De 0 à 10 ans : 6 personnes.

    De 11 à 20 ans : 2 personnes.

    De 21 à 30 ans : 8 personnes.

    De 31 à 40 ans : 15 personnes.

    De 41 à 50 ans : 9 personnes.

    De 51 à 60 ans : 6 personnes.

    De 61 à 70 ans : 16 personnes.

    De 71 à 80 ans : 5 personnes.

    De 81 à 90 ans : 2 personnes.

    Les tranches les plus touchées sont les 31 à 40 ans et les 61 à 70 ans.

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    Parlons un peu des familles. La famille la plus touchée fut la famille Leprêtre - Chenut.  Jean Leprêtre, cultivateur décéda le 27 juin âgé de 45 ans, son frère Nicolas, coquetier décéda le 29 juin âgé de 53 ans. Leur mère Marie Jeanne Chenut décéda le 30 juin, âgée de 81 ans et leur père Nicolas Leprêtre décéda le 2 juin âgé de 77 ans. Leur neveu Nicolas Leprêtre décéda le 7 juillet âgé de 16 ans et son père Louis, tisserand décéda le 16 juillet âgé de 48 ans. Ce qui porte à 6 le nombre de victimes dans cette famille.

    Citons d'autres familles, la famille Heuillon, Jean Baptiste décède le 28 juin âgé de 25 ans, sa mère décède le même jour âgée de 69 ans, sa femme Marie Rosalie Hirat décède le lendemain âgée de 23 ans, le 12 juillet c'est la sœur Françoise qui décède âgée de 32 ans. Ce qui porte le nombre de victimes à quatre dans cette famille. La famille Marguet,  Marie Jeanne décède le 19 juin âgée de 70 ans, son mari Pierre Reboulet étant décédé la veille âgé de 72 ans, puis sa sœur  Marguerite décède le 26 juin âgée de 67 ans. La famille Heuillon, Amandine décède le 23 juin âgée de 7 mois, son père décède trois jours plus tard âgé de 27 ans, il était carrier. La famille Heuillon, Louis Nicolas cultivateur décède le 22 juin âgé de 31 ans, sa mère décède le 3 juillet âgée de 58 ans. La famille Briquet - Arnould, Madeleine Arnould décède le 28 juin âgée de 70 ans, son fils Jean Briquet cultivateur décède le 5 juillet âgé de 35 ans. La famille Richard - Drouot, Françoise Libaire Drouot décède le 26 juin âgée de 47 ans, sa fille Marie Appoline Richard décède le 27 juin âgée de 22 ans. La famille Mattrat - Barrois, Marguerite Mattrat décède le 27 juin âgée de 34 ans, sa mère décède le 2 juillet âgée de 66 ans. La famille Dubois - Seroux, Anne Seroux décède le 27 mai âgée de 70 ans, sa fille Rose Dubois décède le lendemain âgée de 38 ans. Les époux Choppin - Hablot décède les 13 et 15 juin. Pour terminer citons la famille Herbillon - François, Marie Anne François décède le 19 juin âgée de 36 ans, sa fille décède le 25 juin âgée de 2 ans.

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    Parlons un peu du Choléra Morbus. La maladie est due à un bacille provoquant une infection intestinale aiguë, malheureusement en 1832, ce bacille n'avait pas encore été découvert, il ne le fut qu'en 1884, soit 52 ans plus tard. Son origine vient essentiellement d'Afrique du sud. Jusqu'au XIXème siècle il fut confiné en Asie et en Inde. Il y resta endémique, se répandant parfois vers l'Ouest. La contagion se fait par voie digestive (eau, aliments souillés par déjections), contact avec  des malades. L'incubation dure moins de cinq jours. Les symptômes caractéristiques sont  vomissements, diarrhée aqueuse, abondante, indolore ; déshydratation très rapide et grave. Quand aux traitements de la maladie ils étaient inexistants et très hypothétique, voir farfelu, chacun y allant de son remède. Aujourd'hui cette   maladie est traitée par sulfamides et antibiotiques. Un vaccin existe.

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    Revenons sur la création du cimetière actuel. Le cimetière initial se trouvait autour de l'église et plus particulièrement  du coté droit. Devant l'ampleur de la pandémie, le lieu devenait trop exigu, il fallut donc décider rapidement la création d'un nouveau lieu de sépultures. Le 18 juin 1832, la commune achète 8 parcelles pour l'établissement du cimetière. Le 18 juin,  Nicolas Chevalier y est enterré. En mémoire aux 69 victimes un monument fut érigé au centre du cimetière. On peut y lire l'inscription suivante : Monument érigé pour conserver la mémoire des 69 victimes du choléra de la commune de Brillon en l'année 1832 et dont les corps reposent dans ce cimetière établi à l'occasion de ce fléau.

    télécharger la liste des victimes

  • 14-18... TEMOIGNAGE

    Propos recueilli en 1998.

    Paulin THEMELIN , 7 ans en 1916 .

    L ' école : Notre instituteur , Mr CONTANT étant mobilisé , nous avons été gardés par Melle GOEURIOT , qui n' était pas encore titularisée .

     

    Les militaires : Vers 1916 , la bataille de Verdun faisant rage , les premiers camions ( Renault et Berliet ) entrent dans la guerre . Un parc de réparations pour les camions venant de la voie sacrée fut installé sur le Grand Pâquis . Le terrain était auparavant loué par la commune à Mr DOMMANGE qui le cultivait en seigle . Une route et des artères partant de celle-ci furent empierrées par des prisonniers Allemands , qui tiraient la pierre dans les carrières . Des baraquements pour les militaires et les prisonniers furent construit en planches , avec des toits de papier goudronnés . Il y avait également une cuisine roulante . Le Pâquis en haut du village était réservé à la cavalerie . Des abris ( un toit et un fond ) entourait le Pâquis , les chevaux y étaient abrités , mais cela ne les a pas empêchés de manger les feuilles des arbres , que l' on dût replanter en 1920 . Il y avait également un grand baraquement devant chez CORDIER jusqu' a l' actuelle Cerisaie où l' on donnait le théâtre aux armées . Un autre baraquement existait aussi au chemin de Jandeures sur le coté droit du chemin . Les baraquements furent vendus après la guerre , mon père en acheta un pour la somme de 275F afin de récupérer planches et madriers. Derrière le village , au Clos Mourot , les Américains avaient aménagé un camp , je me souviens d' un grand réservoir d' eau en toile suspendu . Il y avait des robinets tout autour . De l' autre coté du chemin , les Américains se lavaient dans d' anciennes roises , sorte de grandes poches d' eau où l' on y mettait à rouir le chanvre Au Pré Monsieur et Devant Chaudefosse était le camp d' entraînement des jeunes appelés. Les militaires avait creusé une tranchée le long du bois . Lors d' un exercice de tir à la grenade , un sergent et son commandant voulant relever les résultats , l' un d' eux mis le pied sur une grenade qui n' avait pas éclatée , ils furent tués sur le coup . On les enterra provisoirement dans la chapelle du cimetière .

     

    Les réfugiés : Ils étaient nombreux , je me souviens qu' une famille DAY habitait la ferme St-Michel .

     

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    La visite présidentielle : Nous étions montés dans le grenier de Mr René CHENUT avec des copains , pour profiter d' une vue imprenable sur la cérémonie . Mais sans le savoir poules et coqs en avaient profité pour nous suivre . Voila pas qu' un coq prend son envol du haut de la lucarne et s' en va se percher sur le casque coiffant la tête d' un poilu

  • Les familles Thémelin de Brillon

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    Prosper Thémelin, maitre carrier à Brillon

     

    Le premier  à venir s’installer à Brillon se prénomme Demange ou Dominique, il est né le 8 mars 1664 à Montplonne, où il s’est marié le 10 juillet 1704 à Françoise Michel. Sans doute viennent-ils s’installer au village un peu avant 1706, car en 1706 on constate la naissance de leur premier enfant Henry, le 8 février sur le registre de baptême de la paroisse de Brillon .

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    acte de naissance d'henry Thémelin

    Ce couple aura 5 fils, mais un seul aura descendance. Il s’agit de Nicolas Thémelin né à Brillon le 19 avril 1707. Il épouse à Brillon le 8 mars 1734 Jeanne Heuillon. De cet union descendent 731 personnes dont 138 garçons et 140 filles portants le patronyme Thémelin. Cela veut donc dire que toutes les branches Thémelin de Brillon ont la même origine et sont donc issues de ce couple. À l’heure actuelle ce nom n’est plus porté que par quelques uns.

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    acquet en 1770 pour Michel Thémelin, recteur d'école de Claude, Pierre, Nicolas et Evre Thémelin, François Bonnet à cause d'Anne Thémelin sa femme, tous carrieurs de pierre à Brillon.

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    extrait mortuaire, commune de Varsovie, hôpital des Cadets le 2 mai 1808.

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    les frêres Thémelin, commissionnaires à Chelles

     

    Quelques Thémelin à remarquer :
    Michel Thémelin, né en 1749, recteur d’école en fait instituteur au village de 1769 à 1794 et greffier municipal (secrétaire de mairie).
    Jean Thémelin, 1765-1852, maire de Brillon de 1824 à 1833.
    Claude Thémelin, 1787-1808, fusilier au 65éme régiment de ligne, mort à Varsovie, à l’hopital des cadets par suite de fièvre, le 1er mai 1808.
    Nicolas Thémelin, 1799-1851, membre et secrétaire du conseil municipal.
    Jacques Thémelin, 1810-1863, officier des sapeurs pompiers et conseiller municipal.
    Jean-Joseph Thémelin, né en 1819, garde communal et forestier.
    Jacques Constant Thémelin, 1828-1907, maire de Brillon de 1866 à 1878.
    Marie Célina Thémelin, 1851-1926, en religion soeur Eléonore.
    Émile Joseph Thémelin, 1851-1898, mort tragiquement le 14 juillet en allumant des boites d’artifice.

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    Emile Ulysse Thémelin, charron à Brillon.

     

    La généalogie des Thémelin sur Généanet.

  • Balade autour d'une fresque

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    Auteur: R. Serrurier

    Sujet: Transfiguration (copie partielle de l'œuvre de Raphaël).

    Signature: angle inférieur dextre.

    Technique picturale : huile sur toile marouflée sur mur d'enduit.

    Lieu de conservation: Eglise de Brillon en Barrois.

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    SUPPORT

    Nature : La composition est réalisée sur deux lés distincts.  Le lé supérieur s'interrompt à la limite de l'arc inférieur, l'autre lé étant utilisé pour les écoinçons.

    Procédé : La composition a dû être exécutée en atelier et mise en place ensuite.  Pour parfaire la présentation, un raccord a été peint à même l'enduit surtout à droite de l'arc inférieur.  Des raccords subsistent à la jonction des lés.

     

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    COUCHE PICTURALE

    Interventions précédentes: pas d'intervention particulière à signaler.

    Altérations : L'encrassement très important de la surface constitue l'altération majeure, cet encrassement est constitué de suie et de poussière et altère en grande partie la lecture de l’œuvre. Un vernis épais et irrégulier couvre la surface picturale.  Avec le temps il s'est oxydé et est devenu jaune brun.  De nombreuses coulures et surépaisseurs se distinguent sous l'encrassement.

    Il est possible de deviner une surface picturale usée sur les crêtes du tissage de la toile, cela peut provenir de la technique du peintre ou de la pose de la toile lors du marouflage.

    Des zones adhèrent mal au support mural qui est lui même irrégulier, le relief de la surface ne correspond pas toujours à des cloques.  La surface du mur n'est pas d'une planéité parfaite.  De nombreuses pertes d'adhérence ont été observées sur le pourtour de la composition.

     

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    TRAITEMENT.

    Après plusieurs essais la surface est décrassée à l'eau déminéralisée additionnée de citrate d'amonium (20g/1).  Le retrait de l'encrassement accentue les irrégularités du vernis jauni.  Des essais de solvants organiques ont permis de sélectionner le mélange de solvants suivant: Isopropanol / Méthyléthylcétone (50150).  Ce mélange permet de faire un allègement progressif sans nuire à la couche picturale.  La lecture de l'œuvre s'en est trouvée facilitée.  La consolidation des zones soulevées a pu être réalisée avec un mélange de Plextol B500 et de Méthylcellulose à 3% (75/25).  Cette association permet d'avoir un adhésif qui reste réversible à l'eau et qui est particulièrement visqueux pour améliorer l'adhérence pendant le séchage de l'adhésif principal qui est le Plextol B500.  Les excédents d'adhésif sont évacués par le passage d'un petit rouleau de mousse.

    Après les consolidations, la surface est vernie avec une résine naturelle Damar (50150 dans du White Spirit D40) appliquée au chiffon, pour bien uniformiser la surface.

    Dans les quelques lacunes de couche picturale, une intervention de réintégration est effectuée avec des couleurs de restauration.  Ce sont des pigments libres associés à un résine vinylique PVA Berger en solution dans de l'éthanol.

    Tiré du rapport de Christian Vibert, restaurateur de l’œuvre en 2002. Cette restauration a pu avoir lieux grâce à la générosité de l’amicale des sapeurs pompiers de Brillon qui a pourvu au paiement des travaux.