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géographie village et finage

  • Balade Cadastrale en 1812 et 1829

    La première trace officielle du cadastre remonte à l’année 1812. C’est la première matrice cadastrale établie. On y trouve  par section la liste de toutes les parcelles classées par lieudits, avec la liste de leurs propriétaires avec leurs revenus. (nos impôts fonciers actuels)  Cette matrice a été établie le 14 aout 1812 et comporte deux forts volumes.

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     La lecture de ces volumes nous apporte ces quelques statistiques. Le territoire de Brillon est divisé en cinq sections, A, B, C, D et E. On dénombre 5995 parcelles réparties dans 159 lieudits. On compte 312 propriétaires en non bâti contre 158 en bâti. Il y a environ 169 maisons. La superficie du territoire est de 867 arpents, 70 perches et 56 mètres. Ce n’est qu’en 1831 lors de la rédaction d’une nouvelle matrice que seront utilisées les mesures agraires d’aujourd’hui, soit l’hectare, l’are et le centiare. Ce qui donne à peu prés 991 hectares, 84 ares et 98 centiares. Les revenus de la matrice de 1812 rapportent 14860 francs pour le non bâti et 2643 francs pour le bâti. Les numéros attribués aux parcelles correspondent à celui du plan cadastral de 1829. Les propriétés bâties sont classées en 6 classes contre 4 classes seulement en non bâti. Ces classes correspondent à des revenus différents. La classe 1 est la plus haute. Les propriétés non bâties sont réparties en terres labourables, vergers, jardins, vignes, prés, bois et friches. Les quatre plus gros propriétaires sont la commune avec 175 arpents, Collin Rémy et Pierrot JF avec 16 arpents et Drouot Herbillon   Jean-Baptiste avec 14 arpents.

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    La répartition des propriétés est étonnante, 102 propriétaires ont entre une et dix parcelles, alors que six propriétaires ont entre 131 et 170 parcelles chacun. Trois parcelles appartenant à des particuliers sont supérieures à 300 verges. Il s’agit d’une parcelle de 300 verges lieudit l’épinotte appartenant à Thirion Chodorge Antoine, aubergiste à Brillon. Les deux autres parcelles appartiennent à Drouot Herbillon Jean-Baptiste, 396 verges de terrain planté au pré Monsieur et 302 verges de pré au Pré Monsieur.  Dans le classement des propriétés bâties une maison est en classe 1, elle appartient à Louis Cordier. Huit sont en classe 2, le reste des 160 maisons est réparti entre les classes 3, 4, 5 et 6.

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    Avant l’établissement de la matrice cadastrale de 1812, les seuls documents relatant les propriétés sont bien entendu les adjudications passées devant notaire lors de vente ou de partage de biens, mais pour les familles bourgeoises , il y a les pieds terriers, rooles de gagnages et autres dénombrements établis pour servir de preuves lors des foys et hommages aux vassaux des comtes, puis ducs de Bar. Pour Brillon, nous avons quelques noms de propriétaires : Ancel et Guy de bar en 1159, Jacques d’Autréche en 1339, le Duc de Guise, seigneur d’Ancerville en 1532, Charles de Lorraine en 1618, la famille de Colliquet en 1701, les comtes de Beurges de Renesson en 1750, mais il y a également les ecclésiastiques :  l’abbaye de Jeandeures en 1693, la collégiale Saint-Maxe de Bar, les Prieurs de Rupt aux Nonains.

  • LE RECENSEMENT

    Comme annoncé dans le dernier Brillon Infos, un recensement va avoir lieu courant janvier. Je vous propose une balade au travers du premier recensement établi en 1836 à Brillon.

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    Ce document consiste en un livret de 33 pages, certifié par le maire d’alors, François Cordier le 20 mai 1836. Il s’intitule : “état nominatif des habitans”. La population est de 874 habitants avec la répartition suivante : 215 garçons, 185 hommes mariés, 18 veufs, 226 filles, 185 femmes mariées et 45 veuves. Ce qui fait 418 hommes contre 456 femmes. Les doyens sont Marie Trusson âgée de 87 ans et François Gueriot, ancien curé, âgé de 83 ans.


    Le tableau servant au recensement comporte 13 colonnes avec les entêtes suivantes: un numéro d’ordre général, de 1 à 874, le numéro 1 étant le maire ; un numéro d’ordre des ménages, soit de 1 à 253, ce qui veut dire qu’il y avait 253 ménages au village; le nom de famille ; les prénoms ; les titres, qualifications, état ou profession et fonctions ; l’état civil réparti sur 6 colonnes avec pour le sexe masculin, garçons, hommes mariés et veufs et pour le sexe féminin, filles, femmes mariées et veuves ; l’age ; et une colonne observation utilisée pour préciser d’éventuels liens de parentés.


    La rubrique concernant les métiers est riche d’enseignements pour le lecteur. Voici donc une liste de ces professions par ordre alphabétique : un berger, un boucher, un boulanger, deux bourreliers, neuf bûcherons,  six cabaretiers et cabaretières, un cantonnier, Nicolas Thiébaud, quarante quatre carriers, un charbonnier, trois charrons, un cloutier, cinq cordonniers, quatre couturières, soixante trois cultivateurs, deux curés François Chatourelle en exercice et François Guériot en retraite, neuf domestiques, un écarreur, celui qui équarri les troncs pour en faire des poutres, un entrepreneur, un garde, Jean Gourel, un garde champêtre, Nicolas Gourel, un garde forestier, François Cordier, un garde terrassier, Louis Coppet, un instituteur, Jean-Baptiste Génard, onze maçons, quarante manoeuvres et manouvrières, un marchand de bois, quatre maréchal ferrant, trois menuisiers, une revendeuse, trois soldats, cinq tisserands, deux tourneurs et trois voituriers, ceux qui convoyaient la pierre.

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    La première réflexion qui vient est : un boucher et un boulanger seulement pour nourrir toute cette population ? Eh bien oui, la nourriture principale était la soupe au lard et le cochon était élevé par le propriétaire, on n’achetait qu’un peu de pot au feu pour le dimanche. Pour le pain, c’est la même chose, chaque famille produit le sien.
    La deuxième réflexion concerne l’encadrement communal: un garde, un garde champêtre, un garde forestier, un garde terrassier, un cantonnier, plus le maire et un adjoint, voilà une population bien gardée.
    La troisième réflexion concerne les métiers de l’habillement: cinq tisserands, quatre couturières et cinq cordonniers voila du choix pour se vétir.
    Ma dernière réflexion portera sur le nombre de cabaretiers qui est de six et qui s’explique par le nombre d’itinérants qui traverse régulièrement la commune.

  • BALADE GEOGRAPHIQUE

    Position de la commune.
    Brillon, département de la Meuse, arrondissement de Bar-le-Duc et canton d’Ancerville.
    Distances avec les autres communes.
    A 9 km du chef-lieu du département et à 12 km du chef-lieu de canton.
    Situé sur le sommet d’un coteau, à gauche de la route de Bar à St-Dizier.
    Latitude et longitude.
    D’aprés les indications du réseau géodésique Français de 1993, la longitude est de 05° 05’ 40’’ E  et latitude 48° 42’ 42’’ N.
    1965VA02.jpgLimites du territoire.
    Au nord-ouest la commune de Trémont, au Nord la commune de Combles, à l’est la commune de Montplonne, au sud-est la commune d’Haironville, au sud-ouest la commune de Saudrupt et à l’ouest la commune de Ville sur Saulx.
    Aspect ou relief.
    Nous sommes sur un plateau dont le relief est assez morcelé. Au nord une grande vallée s’étend de l’ouest à l’est : c’est la Chercheval, puis dans son milieu, perpendiculairement la vallée du Pommier la Gomotte. Au sud-ouest une autre vallée se profile, elle commence doucement par la Vau les Dames, puis la vallée Monsieur, la vallée la Chapelle et se termine en se resserrant et se creusant plus profondément entre la Côte et la Verse-côte.
    Altitude.
    Devant l’église 245 m, sur le haut du village, place de la république : 251 m. Le point culminant se situe dans les bois de Javard : 278 m, le point le plus bas se situe à la Verse-côte avec 180 m.
    Hydrographie.
    Il n’y a aucun cours d’eau sur le territoire de Brillon, par contre il y a de nombreuses sources et puits.
    Sources :-sous la maison MARANDEL prés de la fontaine du Terme, qu’elle alimente depuis le début du siècle, car à l’origine elle se déversait dans le caniveau de la route nationale.
    Le terrain sableux du village laisse descendre les eaux pluviales jusqu’au petit banc d’argile inférieur où l’eau s’arrête et alimente les puits peu profonds du village ; aux environs du village ce banc d’argile s’amincit ou disparaît, et l’eau continue à descendre dans le calcaire pour disparaître. Pour se débarrasser de l’eau dans les caves, on perce ce banc d’argile, ce qui fait un puits absorbant. Tout le reste du plateau étant formé des calcaires portlandiens très perméables et recoupé de nombreux bétoires et failles, occasionne une importante nappe d’eau à la base à 70m de profondeur environ sous le village. Cette eau chemine dans les joints de la roche, suivant la pente géologique et émerge soit à Trémont, où un captage pour Combles recoupe son cours souterrain, soit à la belle source du lavoir de Brillon à Haironville.
    Source dans le bois du Tumois et dans le Juré. Petit écoulement au Porü, au chemin de Jeand’heurs.
    Mares évoquées par les lieux-dits : la mare Enclos, endroit où se situait sûrement une mare ou un amas d’eau. Après de grosses précipitations, on remarque à cet endroit une stagnation persistante de l’eau. La mare Régnier, endroit marécageux. La Haie la Pochée, poche d’eau.
    1965VA04.jpgGéologie.
    Le sol du village est composé de sable ferrugineux reposant sur un banc d’argile noire ; au-dessus se trouve le calcaire du Portlandien supérieur qui fournit de belles pierres de taille, ensuite, en profondeur, le calcaire du Portlandien inférieur (calcaire du Barrois). L’épaisseur du sable et argile est d’environ 8m. Le banc s’amincit et se perd à 2 ou 300m du village, l’épaisseur des deux étages du Portlandien est d’environ 80m. Le sommet de l’étage du Kimméridgien est dans la vallée de l’Ornain à Longeville, vers la cote 240 et dans la vallée de la Saulx à Haironville vers la cote 150 ; à cet endroit, une faille indique un affaissement vers Sommelonne. L’érosion a entaillé les calcaires du Barrois et le modelé dû à des vallonnements répétés (présence de nombreux lieux-dits en Vau ou Vallée), ainsi l’important affleurement de sables du Valanginien préside - t’il à une probable diversité des sols. Sables au lieux-dits Savelon ou silice au lieu-dit Fouchére. Plus en détail, l’érosion en aval de sources aujourd’hui taries, par exemple celle du Tumois, fait alterner calcaires et marnes, avec de fortes variations apparentes de l’aptitude au ressuyage, sur de faibles distances. C’est semble - t’il bien plus la nature des sols qui est alors en jeu, que l’absence de fossés aménagés en fond des vallons concernés. Le parcours du terrain est attesté par la toponymie avec les appellatifs Marliére (où l’on tire la Marne), Rouge terre (terre rouge), les Gravottes (endroit caillouteux). A noter que la partie ancienne de l’agglomération est tout entière localisée sur une assise argileuse. Le développement du Karst n’est apparent que par la présence de quelques dolines plus ou moins alignées selon trois directions.
    Le calcaire de Brillon : sur ces deux formations repose, en îlots séparés, une alternance de calcaires et de marnes que nous allons décrire. Les points où ces formations sont les mieux développées sont : Brillon, Véel, Ville sur saulx et Savonniéres en perthois. A quelques kilomètres à l’ouest de Brillon, on remarque à la partie inférieure un calcaire très Oolithique à grains égaux. Les bancs du milieu sont les plus blancs vers le haut, il devient ferrugineux et passe à un calcaire jaunâtre, d’une texture grossière très coquillier. Quelques-uns de ses bancs sont uniquement composés de débris de moules intérieures, de télines. Ces calcaires sont souvent coupés par des veines de fer brun. L’érosion des eaux extérieures présente actuellement un grand développement. On cite les grottes de Seirupt aux environs de Brillon.
    1980vueAérienne02.jpgClimat.
    Le climat est caractérisé par des écarts brusques de températures et par de grands écarts entre les températures maximales et minimales de -20° en hiver à +35° en été. Les printemps sont en général tardifs et maussades, avec des giboulées, des chutes de neige, de grésil, des gelées alternant avec de belles journées ensoleillées. On croit l'hiver fini que le froid reprend en mai, les saints de glace, en juin, à la saint Médard. Parfois cette dernière reprise amène des gelées blanches. Les étés sont courts et chauds, mais capricieux. Les orages fréquents provoquent de fortes variations de températures qui atteignent parfois 15° et même 20° d'un jour à l'autre. Dés la mi-août, la température commence à baisser d'une façon régulière et ne se relève plus guère et pour peu de temps encore qu'à la St Martin, été de la St Martin, mais déjà nous sommes en automne. L'hiver est long et rude, tout aussi capricieux que le printemps, avec de fréquentes et brusques variations de températures.

    Lien vers la carte Google.