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  • Quand la cerise offrait une bonne raison de faire la fête au village

    La fête des cerises, est là, c’est la sublimation de ce fruit rouge, noir, juteux et charnu. C’est aussi un rassemblement de tous les habitants d’un village pour la création d’un événement inoubliable. Pas moins de sept fêtes des cerises en l’espace de 28 ans. Ces fêtes se préparent un an à l’avance et occupent la quasi-totalité des habitants. Les femmes confectionnent guirlandes, costumes, fleurs en papier, tandis que les hommes s’afférent à la construction des chars. Tout le village est décoré. La journée commence toujours par une messe en plein air le matin, suivi en début d’après-midi d’un défilé de chars dans un thème donné. 1948 : 3 chars de Brillon et 6 des villages environnants avec leurs spécialités ; 1952 : de la préhistoire à 1900 ;  1955 : les provinces de la France, l'Alsace et son Kouglof, la Bretagne et ses voiliers, l’Auvergne, ses sabots, sa bourrée, la Bourgogne, pressoir et bouteille, la Provence, cavaliers et corbeille de fleurs, le Caboulot de Mendes-France, avec un hommage à la production laitière, la Lorraine, quiche et soyotte ; 1958 : les différents pays avec leur fruit emblématique, Italie et gondole vénitienne, Russie et spoutnik, Indochine, Espagne, Indiens d'Amérique et tepee, Algérie et France avec coq gaulois et la Reine ; 1962 : les professions, l'académie de Brillon, les fleurs, les artisans, Haironville et ses forges, L'agriculture avec corne d'abondance, Combles-en-Barrois, le monde rural, Bazincourt-sur-Saulx, la chaise, le char de la Reine  ; 1966 : les contes de Perrault, le Chat Botté, la Belle au Bois dormant, le Petit Chaperon Rouge, le Petit Poucet, Blanche Neige et les sept nains, la sorcière, les Mille et une nuits, Cendrillon, Tartarin et sa chèvre, le char de l'an 2000 ; 1976 : les vieux métiers, la garde des princes de Salm, voiture de la mariée, cortège du mariage, char de la reine, groupe de danses des Marcaires, char du scieur de long, groupe d'enfants paysans, char de la moisson, groupe des accordéonistes des Marcaires, char de la pierre, groupe du pressoir, char des cerises, groupe folklorique la Soyotte de St-Dié, char de la veillée, groupe de danse de Fains, tapissière attelée, char de la forge, Harmonie municipale de Bar-le-Duc. N’oublions pas le char de la Reine des cerises, ainsi qu’une ou plusieurs harmonies. Puis suivait danses, chants et en fin de soirée théâtre et feu d’artifice. Ces fêtes rassemblaient de 5 à 10 milles personnes et déplaçait ministres, sénateurs et même un président du conseil en la personne d’Edgar Faure. Un service de car était mis en place au départ de Bar-le-Duc.

  • La cerise fruit emblémathique du village

    En cette année 2020, la cerise est abondante dans les vergers de Brillon-en-Barrois. Alphonse Schmitt dans son histoire du Barrois mouvant au XVIIème nous dit et je le cite « Ancerville et Brillon ont déjà pour principal commerce les fruits à noyaux qui se débitent au détail à St-Dizier et à Bar ».  En 1840, la cerise est mentionnée dans les almanachs. « Le territoire produit beaucoup de cerises, dont une grande partie est distillée ». Les principales variétés sont : la Dupond, Duponde ou Duponne d’origine locale, la Noirgotte, la Gotte, le Bigarro, la cerise de Dame blanche tardive, la Noire des Vosges, la cerise de miel et la Cœur de Bœuf. Toutes ces variétés sont sauvegardées dans le verger conservatoire à la sortie du village. Plusieurs tonnes sont cueillies entre la fenaison et la moisson, elle s’effectue à l’aide de grandes échelles en bois de 8 à 10m. Une partie des cerises est vendue à des particuliers des alentours et à Fougerolles l’autre pays de la cerise, la majeure partie est consacrée à la distillation. Une note de distillation de 1898 indique que Léonor HEUILLON a obtenu  375 litres de kirsch. En 1831 les vergers représentent 9 hectares et les vignes 22 hectares. Durant le 19éme siècle, de nombreuses professions ont un rapport avec les fruits : marchande de fruit, vigneronne, fruitière, revendeur ou revendeuse de fruit. L’almanach de 1868 mentionne : « de la cerise on extrait un kirsch justement renommé. Mr Cordier, ancien maire de la commune livre depuis longtemps à la consommation, l’huile de kirsch, liqueur très fine et qui répand ce bon nom ». Ce précieux élixir a été offert au président Poincaré lors de sa venue au village en 1916.

    De plusieurs centaine d’arbres en 1960, ils ont quasiment tous disparus. Le manque de main-d’œuvre et la forte diminution de la distillation en sont la cause.