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14-18 ... TEMOIGNAGE

Propos recueilli en 1998.


 Roger PELLETIER , 7 ans en 1916 , pupille de la nation.


Les militaires : Sur plus de 4 hectares au Grand Pâquis ( actuel lotissement ) s' étendait une véritable usine pour la réparation des camions de la Voie Sacrée . C' était un véritable camp militaire . Il y avait de nombreux bâtiments qui semblaient construit pour durer . Nous les gosses on étaient tout le temps avec les soldats . Il y en avait des drôles et d' autres plus rigolos . Ils nous apprenaient toutes sortes de choses des bonnes et des moins bonnes . On les voyaient repartir pour le front et ensuite revenir , mais les rangs s' éclaircissaient . Je me rappelle d' un Marocain qui sculptait des objets en cuivre . J ' ai vu pour la première fois un dromadaire au cirque qui se produisait dans un baraquement devant la Cerisaie . J' ai vu également une revue de danseuses Parisiennes au baraquement du chemin de Jandeures . Nos parents nous croyaient crédules , mes les soldats se chargeaient de nous instruire . A l' actuelle boulangerie habitait deux femmes aux mœurs plutôt légères , tous les soldats connaissaient l' adresse . Dans notre maison logeait la troupe , les officiers occupaient la chambre du devant , les sous-officiers celle de derrière et les soldats le grenier . Chez Jean MARGUET , habitait le chef de cantonnement . C' est lui qui plaçait les troupes au fur et à mesure de leurs arrivées . Les militaires employaient des civils pour leurs paperasses , on peut citer Cécile COLLOT et Narcisse MOLITOR .


La municipalité : C ' était Camille HEUILLON , le maire du village . Il habitait la maison qu 'occupe actuellement la famille BINOT . C' était lui qui recevait des autorités les mauvaises nouvelles et qui était chargé de les communiquer aux familles . A cette occasion , il mettait un habit propre, alors quand on le voyait sortir de chez lui en grande tenue, tout le monde était en émoi . Quelle direction prenait-il ? Chez qui allait - il ? Toutes les familles tendaient le dos et lançaient un OUF de soulagement en le voyant continuer son chemin .


L ' armistice : C' est Augustin THIRION , soldat en permission , qui fit le tour du village au son du tambour , pour annoncer la signature de l' armistice . Tout le village était en liesse . Reparti au régiment , il contracta la grippe Espagnole et mourut pour la France à l' hôpital d' Haguenau le 4 décembre 1918 . Ayant appris moi même la nouvelle , je courrai l' annoncer à ma mère . L' ayant appris d' une autre personne , je la trouvais assise sur une chaise et en pleurs . A ce moment là je réalisais que mon père était mort pour la France lui aussi.

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Visite présidentielle de 1916 : Je me souviens d' y avoir assisté et d' avoir récité un compliment à Mr POINCARÉ .

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